Il n'y a pas de façon plus simple de faire comprendre l'intérêt de la structuration algébrique de logiciel que de prendre comme exemple les problèmes d'arithmétique élémentaire qui sont posés aux enfants à l'école. Même pour un adulte, ils ne sont pas toujours simples car l'arithmétique impose d'appréhender le problème de façon plus ou moins globale. Mais dès que l'on applique les techniques de l'algèbre, ces mêmes problèmes se résolvent avec une facilité extrême parce que l'algèbre permet de se concentrer successivement sur chaque caractéristique fondamentale du problème indépendamment des autres.
Il en est de même lorsque l'on applique la structuration algébrique de logiciel au développement d'un logiciel.
Bien que de multiples méthodes d'analyse aient vu le jour, elles s'apparentent encore beaucoup plus à l'arithmétique qu'à l'algèbre. On construit un organigramme aussi général que possible que l'on découpe ensuite pour distribuer les tâches. Cet organigramme est généralement très compliqué et les difficultés pour le maîtriser intellectuellement sont sources d'erreurs parfois découvertes tardivement lors des tests d'intégration.
La structuration algébrique de logiciel consiste au contraire à identifier chaque fonction élémentaire qui peut être bien sur un programme d'exécution mais aussi une logique d'enchaînement, un programme de gestion de données ou un programme d'interface avec des éléments matériels (capteurs, actionneurs, afficheurs, etc.). Il est particulièrement important de noter que la logique d'enchaînement des programmes n'est plus disséminée dans différents programmes mais au contraire entièrement contenue dans un ou plusieurs programmes spécifiques dont c'est la raison d'être. Autrement dit, la logique d'enchaînement n'est pas disséminée dans la logique d'exécution.
Une fois cette étape terminée, chaque fonction élémentaire ainsi identifiée est traitée dans un programme de bonne qualité (court, une fonction, une entrée, une sortie sauf éventuellement pour les programmes d'aiguillage)
Les programmes gérant des données de nature similaire sont alors réunis ("algèbre" signifie "réunion") en modules. Chaque module n'est connu des autres modules que par ses points d'entrée et constitue donc un sous-ensemble dont les accès sont parfaitement contrôlés.
Ainsi la responsabilité du développement des différents modules peut être confiée à des ingénieurs différents ou même à des sociétés différentes. Cette responsabilité couvre classiquement les phases suivantes : l'analyse, la programmation, les tests unitaires et la documentation.